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L'environnement professionnel : l'adaptation n'est pas toujours utile ni nécessaire. Certes certains ont une hypersensibilité aux bruits et aux odeurs mais beaucoup d'autres n'ont aucune manifestation de ce type. Ils sont à des degrés divers gênés par les ambiances bruyantes et apprécient d'être au calme. Ainsi telle personne en comptabilité exige le calme absolu et d'être éloignée des odeurs de la cantine. Telle autre à l'inverse pourra travailler dans une cuisine collective ou par hypothèse les bruits et les odeurs sont le lot quotidien.

La transmission des consignes. il faudra toujours une adaptation. Mais elle sera plus ou moins importante. Mais une fois que la consigne sera comprise et que la procédure sera "enregistrée", il sera aussi performant qu'un autre employé voire plus selon la nature des tâches. Une seule chose est à savoir : pour tout ce qui est nouveau, il faudra passer par la même technique d'explication. En particulier, il faut éviter de donner deux ordres à la fois : toujours l'un après l'autre. Attendre qu'un travail soit fini pour donner des explications sur la tâche suivante. Les consignes doivent être claires.  

Lui apprendre les codes sociaux de l'entreprise même et surtout si vous pensez que cela va de soi. cf § sur la socialisation.

Se donner le temps suffisant pour évaluer son employabilité. Les critères d'évaluation ne doivent pas être calqués sur ceux qui sont appliqués aux personnes NT. Dans le cas contraire, cela signifiera que pour vous il n'y a pas d'employabilité sans "normalisation". A personne différente, méthode d'évaluation différente. Si vous n'en n'êtes pas convaincu, vous contribuerez à le mettre en échec et à justifier avec d'autres que le milieu adapté est la seule solution. Il faut aussi être conscient qu'il faudra un temps d'adaptation pour votre équipe. Mais dans d'autres situations, ce sont les équipes qui sont prêtes à travailler avec une personne AA, alors que direction ou managers eux n'y croient pas... Ceux qui prennent les décisions alors qu'ils ne travaillent pas au contact de la personne, sont assez souvent dans une représentation "normalisante" du handicap et donc font obstacle au recrutement. La volonté de normalisation est la première cause d'échec de l'emploi de la personne asperger. Elle gènère des attitudes inadaptées des NT et une réponse non conforme de la personne AA. Moins le désir de normalisation existe, plus la personne évolue positivement. Or et ce n'est pas le moindre des paradoxes, plus on s'adapte à la différence, plus cette dernière se réduit. Moins on accepte socialement une personne, moins celle-ci est socialisable et donc socialisée. Plus elle revient cher à la société.

Savoir que la période d'adaptation réciproque passée, la compréhension de chacun ne nécessitera plus l'étayage du départ. Savoir aussi qu'en situation professionnelle les AA améliorent leur compétence sociale et qu'ils auront beaucoup évolué quelques semaines ou quelques mois plus tard. Qu'ils poursuivront cette évolution sans trêve, donnant à leur entourage la possibilité de découvrir ce dont ils sont capables et qu'ils n'exprimeront que s'ils se sentent considérés comme des employés à part entière bien que différents. 

Souvent, la prise d'initiative doit être expréssement demandée en particulier quand elle concerne les relations sociales.ex : si le travail fini, le relais est pris par un autre employé : il ne suffira pas de dire que untel s'occupe de la suite : il faudra lui demander expressément d'appeler untel. Sinon il attendra qu'untel arrive pendant que ce dernier attendra qu'on l'appelle. Si un lieu dans lequel il circule n'est pas autorisé aux pensionnaires de la maison de retraite, il faudra lui dire non seulement que ce lieu est interdit aux pensionnaires mais qu'il doit les raccompagner si l'un d'entre eux se trouve dans les locaux.

Organiser leurs pauses dans le travail est indispensable pour qu'ils récupèrent et jouent le jeu des relations sociales. Comme il n'ont pas les automatismes sociaux que les NT ont intégré dès leur prime enfance, toute vie en société, requiert un effort particulier pour une personne autiste. Les autistes vous diront qu'ils sortent épuisés d'une journée de travail, car la gestion sociale leur prend une énergie folle. Il faut donc leur permettre de récupérer. Ne pas s'offusquer s'ils s'isolent ou s'ils requierent des pauses pour recharger les batteries.

La personne autiste/asperger gère mal l'imprévu. Il faut donc leur éviter des surprises avec des changements de dernière minute. Pour elle, c'est une source d'anxiété. 

Asperger au travail

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